Et en plus, ils s'osent s'en prendre à l'IFRAP !
Cette semaine le Magazine Marianne publie un long article qui étrille l'IFRAP, ce think tank dont la porte-parole, la très charismatique Agnès Verdier Molinié est la terreur des plateaux télé pour tous les ennemis du libéralisme, et ils sont nombreux, de l'hexagone. Ce billet a donné lieu à d'autres publications tout aussi hostiles, de Libération et d'une bonne partie des médias de gauche. Le journaliste Etienne Girard (sur la photo), auteur de l'article reproche notamment à l'IFRAP son manque de vrais chercheurs en son sein, ses mystérieux mécènes qui auraient apporté la somme "exhorbitante" de 1,34 millions d'€ en 2016, et l'inscription de l'organisation au registre des "représentants d'intérêt" au Parlement (comme l'exige la loi sur la transparence de la vie publique) donc comme un "lobby" (vite une gousse d'ail ...). .
Passons vite sur ce dernier point, où le journaliste utilise les vieilles ficelles bolcheviques pour décrédibiliser les adversaires. Le répertoire en ligne, tenu par la puissance publique, où chacun peut consulter la liste de ces fameux "représentants d'intérêt" compte à ce jour ... 967 entités enregistrées ! Ces affreux "lobbies" sont des associations de producteurs, mais parfois des médias comme le groupe M6, mais encore des ONG comme Greenpeace, Oxfam et enfin Anticor, la fameuse organisation taubiresque qui ne traque les malversations financières que lorsqu'elles sont commises par des gens plus à droite de l'ex-garde des Sceaux. On ne voit donc pas en quoi la présence de l'IFRAP pose problème, d'autant plus que le think tank n'avance pas masqué (contrairement à Anticor) en annonçant clairement qu'il défend les intérêts des entreprises, des salariés du secteur privé et des contribuables. Notre journaliste qui n'a pas l'air vu son compte Twitter plus à droite que la moyenne, a trouvé un argument bidon pour diaboliser l'une des rares ONG qui ose énoncer sur les médias quelques vérités dérangeantes.
La dénonciation du financement de l'IFRAP est encore plus ridicule de la part d'un journaliste de Marianne. placé en redressement judiciaire début 2017 et qui a donc certainement laissé des ardoises à une bonne partie de ses fournisseurs. L'actionnaire principal de Marianne est aujourd'hui Yves De Chaisemartin, l'ancien bras-droit de Robert Hersant, un homme certainement très compétent en matière de gestion de société de presse, mais quand même condamné dans un passé récent à 1 an de prison avec sursis pour abus de biens sociaux (2013, suite à la vente de France-Soir). Marianne est en grosse difficulté financière car ses ventes stagnent autour de 142 000 numéros vendus soit presque une perte de la moitié de ses lecteurs en 10 ans! L'Hebdomadaire de gauche bénéficie quand même d'une aide publique annuelle de 250 000 €, d'un taux de TVA réduit à 2,1 % et ses journalistes ont droit à un abattement fiscal dérogatoire sur leurs revenus, ce qui fait baisser leur IR en moyenne de 1000 € par rapport à un assujetti lambda!
S'il y a des gens mal placés pour donner des leçons à Agnès Verdier Molinié, ce sont bien ces journalistes, presque tous à gauche, dont une bonne partie du salaire est payé,non pas par leurs lecteurs de moins en moins nombreux, mais par la collectivité, et qui malgré cela sont obligés de faire appel à ce qu'il y a de pire dans le capitalisme d'aujourd'hui,c'est à dire des De Chaisemartin, des Drahi (Libération), des Pigasse (Le Nouvel Obs, Le Monde) voyant surtout dans ces titres un relais d'influence considérable voire un pouvoir de nuisance. Notre Etienne Girard ose même se moquer de la page d'appel aux dons de l'IFRAP qui évoque "son financement entièrement privé qui la rend libre de parole", car lui, bien entendu tient de source divine que seul le financement public garantit l'indépendance des journalistes... enfin surtout quand il s'agit de taper sur la droite, le libéralisme, le patronat, beaucoup moins sans doute quand il faut dénoncer le racket fiscal, le gaspillage de l'argent public, les subventions massives et peu justifiées!
Plus d'1 milliard d'€ d'aides sont accordées à la presse en France, en plus d'une TVA réduite à un taux proche de zéro. Cette aide couvre une partie du surcoût d'impression en France liée au monopole du syndicat du livre CGT, mais aussi à éviter la disparition de nombreux titres de presse à l'avenir très compromis par les technologies numériques. Même s'ils ont tous des sites internet dont un bonne partie sont maintenant payants, ces entités ne peuvent continuer à exister, à informer ou à désinformer qu'en raison de cette aide considérable au regard de leur utilité. On aurait bien besoin de cet argent par exemple pour sauver des pans entiers de notre industrie, vu les chiffres à nouveau calamiteux de notre commerce extérieur. Mais surtout,cela s'ajoute au scandale de la redevance, aux sommes brassées par un audiovisuel public qui insulte tous les jours la démocratie par sa propagande 100% à gauche, qui a contribué à truquer la dernière élection présidentielle (déballage en pleine campagne des affaires Fillon et du FN au Parlement Européen, rétention d'information sur Ferrand, Bayrou,Goulard et maintenant Hulot). Il y a un gros problème démocratique vu la manière dont la pensée de gauche est favorisée par l'Etat !
L'IFRAP avec ses moyens relativement modestes par rapport à l'OFCE (fondé par Raymond Barre mais fonctionnarisé et très orienté à gauche à l'image du très médiatique Eric Heyer,mais n'ai pu trouver le montant de son budget de fonctionnement, estimé à 20 millions d'€ ) ou même la Cour des Comptes (215 millions d'€ de budget et des cols en hermine ridicules), fait un travail remarquable sur les politiques publiques avec le nécessaire point de vue non-conformiste que les mafias d'Etat voudraient faire taire. On voit d'ailleurs que sur bien des sujets Agnès Verdier Molinié a eu raison avant tout le monde, comme sur la Police qui n'est en rien en sous-effectif mais confrontée à une paperasse qui prend 7 fois plus de temps à gérer que la présence sur le terrain! Le gouvernement Macron vient de reprendre à son compte ces éléments pour remettre sur pied une police de proximité qui nous promet-on n'aura rien à voir avec l'expérience désastreuse sous Jospin. Bien des pays plus vertueux que nous n'ont pas de Cour des Comptes mais bien des instituts, des organisations comme l'IFRAP, qui ont parfois des avis divergents, et permettent une information infiniment moins monolithique voire mensongère que chez nous sur la manière dont est géré l'argent public!
