La fable du martyr Allende !

Publié le par Bestfriend

Le 11 Septembre 2023 sera l'occasion pour certains, de célébrer ce qu'ils appellent un horrible coup d'état militaire, limite nazi, parfois comparés aux attentats sanglants d'Al Qaida survenu le même jour en 2001. Il y a 50 ans, les militaires chiliens dirigés par le Général Pinochet déboulèrent à Santiago pour renverser le président de gauche Salvator Allende retranché dans le palais présidentiel où il finira par se suicider, selon la version officielle, avec un AK47 offert par l'ami de toujours Fidel Castro. D'autres versions font état d'une exécution en bonne et due forme ordonnée par le dictateur cubain, sachant que Pinochet avait proposé à Allende une exfiltration à l'étranger (où sa femme et ses filles ont pu sans problème s'éxiler). Ce qui est sûr est que c'est bien une balle de AK47 qui a tué Allende donc pas une balle de militaire chilien. Assassinat ou suicide, Allende mort est le parfait martyr pour la propagande gauchiste qui n'est plus à un mensonge près.

L'anniversaire de ce coup de force sera donc l'occasion pour les anticapitalistes, avec le soutien d'une bonne partie de la gauche, voire des chiraquiens, des souverainistes de vomir sur les USA, la drouate, l'estraimedrouate et tous ceux qui se sont opposés à la "marche en avant de l'histoire". Pourquoi une telle diabolisation de Pinochet qui n'est finalement qu'un dictateur parmi d'autres, et qui en plus a rendu le pouvoir, certes tardivement, mais sans la moindre effusion de sang, laissant un pays dans un état relativement sain sur le plan économique et social?

Si on regarde bien l'ensemble des dictatures récentes, on peut constater que celle de Pinochet est la seule qui ait appliqué un programme économique libéral. Et la seule également qui ait obtenu de bons résultats économiques, la plupart des autres, gauchistes mais pas que imposant une omniprésence de l'Etat qui de manière très prévisible a conduit au désastre : Que ce soit pour la Junte en Argentine, au Brésil, que pour Cuba, le Nicaragua, le Venezuela, et bien d'autres en Afrique. Car non seulement les autres ont souvent massacré bien davantage leurs opposants (on en est à près de 20 000 assassinats pour Chavez et Maduro,  30 000 pour les généraux argentins déconstruits par Maggie Thatcher, sans doute la raison pour laquelle la gauche n'en parle pas trop, les Castro ont dépassé les 9000 sur un pays moins peuplé), mais on en plus plongé les pays concernés dans la misère. 

Précisément, Pinochet a mis fin à la présidence d'un Salvador Allende qui n'avait plus aucune légitimité. Allende a été élu en Septembre 1970 lors d'une triangulaire où les 3 candidats ont obtenu des résultats très proches. Le socialiste (allié aux communistes dans l'Union Populaire) Allende 36,6%, le conservateur de 74 ans Alessandri 35,3% et le démocrate chrétien Tomic 28,1%. Le parti de ce dernier tranchera en faveur de l'Union Populaire lors du Congrès qui entérinera la victoire d'Allende et donc son accession à la présidence du pays. Progressivement, les centristes vont regretter ce choix, voyant la dérive autoritaire du gouvernement Allende qui semble co-dirigé par Fidel Castro et dont les milices du MIR recourent à des actions violentes contre le patronat voire les syndicats réfractaires.

En Mars 1973, devant le désastre économique provoqué par une politique plus proche de celle des pays d'Europe de l'Est que de la social-démocratie scandinave (nationalisation à tour de bras, augmentation aveugle les salaires, des impôts et la dépense publique, puis blocage les prix) les Chiliens permettent à la CODE (Union de la droite et du centre) de remporter largement les législatives avec 55,49% des voix. Arguant que l'Unité Populaire a progressé en votes avec 44,11% des voix (contre 43,91% en 1968), Allende refuse de démissionner et bloque le travail parlementaire durant des mois, aggravant la crise politique, économique ainsi que les actions violentes entre militants du MIR et des factions d'extrême-droite.

Plusieurs tentatives de coup d'état on lieu et notamment le 29 Juin 1973 par des militaires dirigés par un certain Souper Onfray qui est mis en échec par l'intervention du Général Pinochet (aux origines bretonnes). Castro conseille alors à Allende de nommer Pinochet à la tête de l'Armée de Terre, car ce militaire considéré comme "bête et discipliné", un temps franc-maçon, lui avait fait bonne impression lors de son long séjour au Chili.

Pourtant, Augusto Pinochet le 11 Septembre 1973 destitue par la force le président Allende en attaquant le Palais de la Moneda avec une poignée de chars et 2 avions obsolètes. Cette action n'est pas comme on veut nous le faire croire un coup d'état puisqu'elle répond à une demande explicite de la Chambre des Députés du Chili qui a adopté par 81 voix contre 47 (alors que la gauche avait 61 députés) "une résolution appelant les forces armées à rétablir les conditions de fonctionnement de la démocratie dans le pays", cette majorité de parlementaire étant infiniment plus légitime qu'un président qui a conduit le Chili au désastre économique, social, sécuritaire et qui refuse de laisser le pouvoir législatif s'exercer ! La nuit précédente, la Marine et l'Armée de Terre avaient fait sécession et mis aux arrêts le Commandant en chef des Armées.

Le coup d'état, c'est que par la suite, Pinochet ne rend pas du tout le pouvoir aux opposants d'Allende et suspend toutes les activités démocratiques, syndicales, ainsi qu'une bonne partie de la presse. Par ailleurs, le pouvoir militaire mène une campagne de terreur contre les militants du MIR mais aussi de l'Unité Populaire, en enfermant une bonne partie dans un stade où certains sont torturés. Les pro-Pinochet organisent par la suite des "caravanes de la mort" qui vont traquer les anciens miliciens communistes qui auraient sans doute fait la même chose si l'extrême-gauche avait continué son entreprise de démolition de la démocratie. On peut donc estimer à 3000  le nombre d'assassinats politiques commis par la dictature de Pinochet, ce qui le classe clairement dans la catégorie des criminels, mais pas des génocidaires comme bien des héros de notre gauche bienpensante.

Par ailleurs, Pinochet n'a jamais pu comme l'ont fait les dictateurs de gauche, cadenasser la société chilienne pour réduire à néant l'opposition. Il y eu régulièrement des grèves et des manifestations de mineurs et d'étudiants et sans répression aveugle par la suite. Le pouvoir a organisé également des élections et des référendums dont les résultats en sa faveur ne sont pas fiables du tout. Tout de même, suite à la pression de plus en plus forte au niveau international, y compris sur Pape Jean-Paul 2 qui effectue une visite en 1987, Augusto Pinochet se résout à demander la confiance du peuple pour rester en encore quelque temps au pouvoir avec diverses promesses de réformes. Le 6 Octobre 1988, soit un peu plus de 15 ans après sa prise du pouvoir, Pinochet est désavoué par plus de 55% des Chiliens et doit quitter la direction du pays, ne gardant que le titre de Chef des Armées. Le Chili retrouvera progressivement une démocratie exemplaire pour l'Amérique du Sud, et une économie tout autant exemplaire aussi puisque le niveau de vie y est depuis longtemps le plus élevé du sous-continent.

Bon, c'est clair que l'analyse des faits historiques ne peut guère susciter en moi la moindre complaisance pour ce dictateur qui aurait du rendre le pouvoir à peine l'autre abruti d'Allende renversé. Mais, au vu de la propagande dans laquelle j'ai baigné durant ma jeunesse en grandissant dans un milieu très à gauche, on a envie de dire : Tout ça pour ça ? Et en face, qu'il y a-t-il sinon des gens qui à sa place auraient certainement fait pire, tué davantage, gardé le pouvoir bien plus longtemps comme on a pu le voir à Cuba, maintenant au Venezuela et certainement pas rendre les Chiliens plus heureux qu'il ne le sont aujourd'hui.

Quand au soutien américain à ce prétendu coup d'état, qui est brandi sans arrêt par l'intelligentsia dès qu'il s'agit de relativiser les crimes des dictatures communistes, on ne voit pas en quoi il pose problème. Les USA devaient-ils rester les bras croisés alors qu'un pays important d'Amérique Latine pouvait basculer dans le bloc communiste, alors même qu'une majorité de la population ne le souhaitait en rien, et l'avait exprimé clairement lors des législatives de Mars 1973 ? On a vu des tas de films, des tas d'articles pour prétendre que ce soutien aurait été massif, décisif, criminel alors que dans la réalité, il a été limité et n'a eu guère d'influence. Pinochet était chef de l'Armée de Terre, avec la bénédiction de Fidel Castro et il s'est plutôt rallié à ses collègues qui dirigeaient la Marine et l'Aviation que le contraire. On ne voit pas en quoi les USA ont pu faire pression sur les uns et les autres, de même qu'on se doute que l'armée chilienne avait de bonnes raisons de ne pas être équipée seulement de sarbacanes. Quant aux grèves des camionneurs, d'autres corps de métiers soi-disant financées par la CIA, cela ne va pas chercher bien loin car on parle au total de 300 000 dollars qui seraient vraiment venus des USA pour ce soutien, précisément des puissants syndicats de camionneurs US. Les meetings de l'Unité Populaire avant le coup d'état ne rassemblaient plus grand monde, tellement la situation économique était catastrophique (Inflation de 600% , pénuries généralisées sur le pain, la viande) et c'est une fable que de prétendre que l'on a imposé au peuple une dictature à la place d'un Président populaire !

Non, le 11 Septembre n'est pas l'anniversaire d'une des pages les plus sombres de l'histoire. Le peuple chilien et à travers lui ses élus les plus légitimes ne voulaient plus de M. Allende qui n'est en rien un martyr. Il n'y a pas eu de coup d'état ce jour là en 1973, sinon une réponse logique mais discutable à une dérive totalitaire gauchiste !

 

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