Réforme SNCF : Les gros bobards de la CGT et compagnie !
La grève "perlée" à la SNCF continue de plus belle malgré une baisse notable du nombre de grévistes. Le taux de "mobilisation" reste en effet relativement fort chez les conducteurs. Cela fait déjà près de 2 mois que tous les 3 jours, des millions de travailleurs français sont fortement affectés dans leur quotidien, au point que beaucoup vont perdre bien plus d'argent ou de jours de congés que les cheminots "en lutte", la grève perlée étant conçue pour maximiser la désorganisation du trafic SNCF avec le minimum de conséquence sur la fiche de paie des grévistes.
J'avais noté qu'en 1995, le plan Juppé avait échoué par un retournement de l'opinion publique, qui au départ s'était montré relativement favorable à la réforme puis avait, usé par les grèves tenu le gouvernement pour principal responsable des problèmes. Il faut dire que cette réforme allait infiniment plus loin que celle d'aujourd'hui (ex. 9000 km de lignes fermées pour manque de fréquentation). Là encore, Macron et surtout son ineffable Premier Ministre font 2 ou 3 changements très symboliques qui ne vont en rien changer la donne dans ce Titanic sur rail qu'est l'entreprise publique! Je souhaite pour autant que les lois puissent entrer en applications et la grève cesser car le contraire signifierai une crise politique majeure dont la France n'a vraiment pas besoin.
Mon relatif soutien au gouvernement est renforcé par le niveau de mensonge que les opposants à la réforme peuvent nous déverser à longueur de temps sur des médias souvent complices, à commencer par l'audiovisuel public. Surtout quand il s'agit d'expliquer que les responsables de la dette ne sont pas les cheminots qui bloquent toute réforme depuis 23 ans mais les politiques souvent de droite qui aurait promu le "tout TGV". Quel énorme bobard que de faire croire que les difficultés de la SNCF viennent des investissements excessifs dans le TGV au détriment des lignes régionales qui transportent de moins en moins de personnes!
En effet, à quoi aurait servi des investissements sur des lignes qui ont en général un taux de fréquentation de 25%, en baisse constante par rapport à celle du TGV qui presque toutes connaissent un franc succès. Le taux de fréquentation moyen pour le TGV est de 70%. Par ailleurs, si peu de lignes TGV sont rentables, il ne faut pas oublier qu'elles ne reçoivent aucune subvention alors que les régions contribuent à 75% des frais de fonctionnement des autres lignes, qui s'ajoute à la prise en charge par l'Etat des déficits de la couverture sociale des cheminots (santé+ retraite) à hauteur de 4,1 milliards d'€ par an ! Il est d'ailleurs très difficile à travers le maquis des activités, des subventions, des prises en charges, de savoir ce qui reste rentable sur le rail français. En 2017, les premiers bénéfices depuis bien longtemps de la SNCF sont clairement à mettre au crédit de l'activité TGV, avec une hausse de 6% du chiffre d'affaire et une marge opérationnelle de 13% pour l'ensemble de ces trains à grand vitesse! On voit bien que les investissements réalisés débouchent au moins sur des succès commerciaux, et répondent bien mieux aux besoins des Français que des maintiens de lignes où la fréquentation est autour de 10%, et où cela coûterait moins cher de payer le taxi à chacun des voyageurs transportés! Une bonne partie de ces lignes peuvent être assurées par des bus, certes souvent moins rapides mais au coût de fonctionnement infiniment plus réduit.
Un autre exemple de gros mensonges est la mise en cause de la LGV Bordeaux-Paris décidée en 2010 par ... Nicolas Sarkozy. Comme la SNCF n'avait pas la capacité de financer (ratios d'endettement dépassés) un nouveau tracé bien plus rapide, pour passer de 3h à 2h de trajet, le gouvernement de l'époque a décidé un PPP (partenariat public-privé) à travers le groupement LISEA pour prendre en charge les énormes travaux, les montants conséquents de dédommagement des expropriés, la maintenance, puis facturer à la SNCF durant 44 ans un péage qui encore aujourd'hui empêche la ligne d'être rentable. La gauche mais aussi le gouvernement qui se lave les mains des décisions passées tire à boulets rouges sur ces entreprises privées comme Vinci, Axa (Ardian) qui auraient bénéficié d'un énorme cadeau au détriment de l'intérêt général. Sauf que l'Etat disposera en 2061, d'un actif d'une valeur inestimable puisque l'on peut penser que les trains pourront encore circuler bien au delà de ce terme, comme c'est le cas pour bien des tracés routiers, autoroutiers ou ferroviaires. Par ailleurs, la LGV est un énorme succès puisque le nombre de passagers a cru de 70% depuis son inauguration, par rapport à l'activité qui nécessitait 1 heure de plus pour rallier la capitale! C'est maintenant la 3e ligne la plus fréquentée après Paris-Lyon et Paris-Lille, et ce succès bénéficie grandement à l'Aquitaine qui accroît son prestige, attire toujours plus de touristes et d'entreprises.
Même s'il y a un déficit prévisionnel de 200 millions d'€ sur cette ligne pour la SNCF en 2018, ce n'est pas cela qui plombe la SNCF. Vu le succès de la ligne, les montants sont faibles au regard des 15 milliards que l'entreprise publique touche de la part du contribuable, chaque année, sur un chiffre d'affaires de 33 milliards, le tout assorti d'un monopole !! Par ailleurs, ayant l'expérience du suivi des PPP, j'ai pu voir qu'ils ont l'énorme avantage d'obliger les acteurs à faire des choix réalistes, à privilégier la bonne tenue dans le temps plutôt que la posture de court terme, comme c'est le cas pour les grands projets étatiques (ex: Quai Branly, Philarmonie, Grande Bibliothèque aux budgets totalement explosés et à la maintenance calamiteuse). Par ailleurs, la gauche oublie de préciser que Vinci n'est actionnaire qu'à hauteur de 33% dans LISEA, soit guère plus que l'Etat qui à travers la Caisse des Dépôts dispose de 25,4% des parts). Comme on l'a vu pour le dossier des autoroutes, l'Etat qui ponctionne partout sociétés et particuliers, n'est jamais le perdant des montages financiers qu'il cautionne!
En clair, on voudrait nous faire croire que les problèmes de la SNCF, c'est la faute des activités qui fonctionnent bien, qui répondent aux besoins des voyageurs et qu'il faudrait plus d'argent encore pour que les clients des lignes en perdition reviennent. Les syndicats tels la CGT et Sud qui ont été pris en flagrant délit de mensonge sur le nombre de personnes participant à leurs manifestations, multipliant par 4 celui constaté par des sociétés indépendantes (finalement assez proches des chiffres de la Police) n'ont guère de crédibilité pour continuer à mentir sur les vraies causes du désastre financier du rail. Il est temps que les Français arrêtent de se laisser berner et constatent que dans l'ensemble de l'Europe, la libéralisation du transport sur rail a donné de très bons résultats, et que même en Angleterre, souvent pointée du doigt par la gauche comme exemple d'une privatisation calamiteuse, il y a moins d'incidents d'exploitation qu'en France ! Laissons Macron et ses ministres discutables aboutir dans leur réformette, et ensuite nous verrons à quelle phase nous devons passer pour que l'on en finisse définitivement avec les soviets du rail.