2019, Année Chaotique ?

Publié le par Bestfriend

J'ai peu de visibilité sur ce qui peut se passer en 2019. On n'a pas la sensation d'aller droit dans le mur comme c'était le cas à d'autres moments, ces dernières années soit à cause d'une crise économique, soit à cause du terrorisme ou d'une menace géopolitique. Mais, on avance dans un brouillard épais avec le risque de voir ici et là des crises diverses se multiplier.

Il y a toujours des gros nuages géopolitiques, entre la Corée du Nord qui sans doute continue sournoisement à développer des armes de destruction, l'Iran pas plus fiable, les autres terroristes également à surveiller et même la Russie dont le nouveau missile hypersonique est presque impossible à détruire. Mais cela reste des menaces encore hypothétiques alors que la crise économique semble plus précise avec la situation très préoccupante des USA.

Cela fait quelque temps que je cherche à faire un article sur Donald Trump, mais soit l'actualité fait passer au second plan les frasques de ce POTUS pas comme les autres, soit lui-même change totalement d'opinion ou de politique sur les sujets où je m'apprêtais à publier quelque chose. Je pense que cet escroc politique et économique, dont l'existence est la conséquence de la médiocrité, de la lâcheté, des mensonges des élites qui ont pris en main les destinées du monde, risque d'entraîner les USA vers une crise économique qui fera bien vite chuter sa popularité, mais pas que cela.... En effet, alors que l'économie américaine se portait relativement bien, Trump a voulu à tout pris montrer à ceux qui l'avaient élu, le petit peuple grand perdant de la mondialisation, qu'il pouvait changer la donne. Ses promesses de protectionnisme sont souvent contre-productives quand il ne doit pas capituler en rase-campagne, et en plus ses dégrèvements fiscaux aggravent considérablement les déséquilibres budgétaires sans vraiment améliorer la compétitivité réelle des entreprises américaines. En clair, pour faire tourner à fond la machine à vapeur, il a été jusqu'à brûler les meubles! Dans quelques mois, les marchés financiers vont siffler la fin de la récré et les USA risquent de connaître une récession qui je l'espère aura moins de conséquences sur nous qu'en 2008!

Nous n'avons pas vraiment besoin d'ailleurs d'une nouvelle crise économique, car la France est sans doute le seul grand pays développé qui ne soit pas encore sorti de la précédente. La politique de François Hollande a été bien plus calamiteuse qu'on nous le dit, en cassant totalement les ressorts de notre tissus industriel, en augmentant fortement la masse salariale du secteur public, en aggravant la pression fiscale, les déficits et en complexifiant la vie de chacun. Emmanuel Macron a corrigé les points les plus négatifs mais n'a pas vraiment lancé les grandes réformes nécessaires et a déçu tous les Français par son bonneteau fiscal où tout le monde pense finalement avoir perdu.

Pardonnez-moi de revenir encore sur la loi imbécile des 80 kmh mais elle me semble tellement emblématique d'une élite dirigeante et intellectuelle (car l'intelligentsia parisienne a soutenu à l'unanimité cette mesure et nous a copieusement traité de beaufs) imbue de ses pouvoirs, incompétente, cynique donc à dégager d'urgence. Je ne suis pas le seul à dire que cette loi a engendré en partie le mouvement des Gilets Jaunes. Le résultat de réduction de vitesse généralisée voulue à tout prix par Edouard Philippe est un désastre complet : Doublement au départ des PV, injustices vu les pauvres gens frappés au portefeuille pour des vitesses très raisonnables,  aucun effet réel sur la mortalité, puis progressivement les 3/4 des radars vandalisés au point que nos routes sont plus dangereuses qu'avant, vu que vous avez des gens par la peur du PV qui se mettent à rouler à 70 kmh, obligeant les camions à les doubler, et au contraire des chauffards sachant le radar du coin hors d'usage qui s'affranchissent de toutes les limitations de vitesse. La démission d'Edouard Philippe est un minimum syndical au vu de l'étendue des dégâts.

La crise des Gilets Jaunes démontre également que l'on ne peut plus diriger avec des élites coupées des réalités et des institutions aussi vermoulues. Un des reproches faits à Macron est d'avoir négligé les "corps intermédiaires", qui soit disant auraient-pu prévenir la crise. Je pense au contraire que nous avons eu la démonstration que ces corps "gras" : le Sénat, le CESE, le Conseil d'Etat, les syndicats, les associations ne servent à rien alors qu'ils engloutissent des dizaines de milliards chaque année, qu'ils ne sont qu'un ramassis de ploutocrates qui essaient surtout de se gaver au détriment de l'intérêt général, et en ne produisant rien de vraiment utile. Il est nécessaire d'avoir des institutions, des entités sachant proposer et des contre-pouvoirs par rapport à l'exécutif, mais ceux-ci doivent être exempts de tout reproche pour pouvoir être efficaces et représentatifs. Le Sénat par exemple ne perdait en rien en crédibilité si son budget était divisé au moins par 2, le nombre de membres réduit à 150 (ils sont 130 aux USA), le mode de scrutin devenant la proportionnelle intégrale, l'indemnité parlementaire réduite à 3 fois le niveau du SMIC, les frais plafonnés avec une obligation de transparence comparable à celle des pays nordiques. Non?

Que dire aussi de nos syndicats totalement largués par le mouvement des gilets jaunes qu'ils n'ont pas vu venir, parce qu'ils ne représentent qu'un pourcentage minable des travailleurs, et qu'ils ne sont finalement que des imposteurs qui se partagent des subventions considérables, qui vivent dans l'opacité financière la plus totale comme l'ont montré les affaires récentes sur FO, ou le rapport Perruchot qui n'a circulé que sous le manteau tellement il était explosif.

Je fais sans doute des voeux pieux à travers ces énièmes demandes d'évolution de nos institutions. Les élections européennes à venir vont certainement se traduire par un succès des populistes, qui ont en partie raison sur le dossier migratoire mais racontent n'importe quoi, comme Trump d'ailleurs, sur le plan économique. J'ai de la sympathie pour Nicolas Dupont Aignan, qui a bien plus d'empathie envers les gens que Laurent Wauquiez, mais suis parfois consterné lorsque lui ou ses quelques adjoints médiatisés s'en prennent à un libéralisme qui imposé par l'UE aurait fait des dégâts dans notre pays. Remarquez, chez Marine Le Pen ou encore cette caricature de haut fonctionnaire qu'est Asselineau, c'est pire encore. Mais il est dommage que la droite française qui non seulement n'arrive pas à s'entendre sur l'immigration, soit également gangrenée par la démagogie sur le plan économique. Les causes de nos problèmes sont chez nous et non à la Commission Européenne qui d'ailleurs n'a pas tant de pouvoir que cela. Si nos exportations sont calamiteuses, ce n'est en rien à cause de l'Euro mais la faute à des taxes, prélèvements, cotisations, règlements, normes, seuils bien français qui ont empêché nos entreprises de bien se développer et se défendre dans la compétition internationale. Même l'Italie parvient à un excédent commercial d'environ 50 milliards d'€ par an, malgré le boulet que constitue le sud de la péninsule, alors que cela fait des années que l'on se traîne un déficit proche de 60 milliards! Il serait temps de réagir sous peine d'être relégué en 2e division sur le plan économique, mais on ne voit pas comment les choses pourraient s'améliorer avec les réformettes de Macron et la défiance qu'il a maintenant suscité chez une large majorité de citoyens.

Si j'étais croyant, j'irais donc brûler un cierge ce 31 Décembre 2018, mais puisque la religion ne m'a pas imprégné, me voici contraint de noyer une nouvelle fois mon pessimisme dans le Chablis qui accompagne mes huîtres & fromages Made in France! Bonne Année quand même !

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Le problème n'est pas juste de savoir s'il faut une "TVA sociale" ou un "protectionnisme intelligent" pour éviter le dumping salarial, fiscal, social. Ce sont des questions importantes mais on n'en est même plus là. Quand on voit l'attitude arrogante de la Chine, la façon des parti petits bourgeois-gauchistes comme l'UMP de se trémousser devant la Chine pour avoir des miettes du marché chinois, les conditions iniques imposées aux investisseurs étrangers en Chine alors qu'on laisse tranquillement la Chine investir partout (et parfois dans des conditions rendues obscures par des accords de confidentialité), la fabrication des composants électroniques en Chine, maintenant les ordinateurs chinois, la dépendance industrielle, le risque d'espionage, aussi les matières premières pour les médicaments, l'absence de contrôles, l'opacité de la filière, le fait que la Chine soit l'empire de la contrefaçon...<br /> <br /> Alors après Bill Clinton qui a vendu son pays à la Chine, l'endormissement des Bush et Obama à la barre, il n'y a plus de temps à perdre. Avec Trump l'Amérique se réveille et utilise la FORCE. Celle pour laquelle les Américain payent autant.<br /> <br /> La force a déjà commencé à porter ses fruits; Macron bien sûr tente de jouer les saboteurs et de poignarder dans le dos le Trumpisme, d'ailleurs Macron a très vite fait comprendre à Trump que les élus du Congrès aimaient beaucoup beaucoup le style macroniste. Trump l'a bien compris d'autant que les élus républicains (hors Freedom Caucus) ne lui ont rien cédé pendant 2 ans, d'où la raclée électorale méritée que les antitrump ont reçu.<br /> <br /> Trump n'a quasiment rien pu mettre en branle de son programme législatif à cause de ces menteurs-tricheurs-falsificateurs (au moins les "no borders" annoncent la couleur; les conservateurs font seulement de vouloir contrôler les frontières et de faire cesser l'incitation permanente à l'immigration); donc au final Trump monte la donne avec le blocage du financement de l'administration, une mesure extrême pour montrer que ses promesses ne sont pas du vent.
Répondre
B
Comme je le dis dans mes articles, Trump n'est pas pire que ses détracteurs qui n'ont cessé de mentir, mais le protectionnisme surtout à coup de taxes de 15% n'a jamais résolu les problèmes de compétitivité. A la limite, il faut du protectionnisme intelligent comme en Allemagne ou Scandinavie avec une TVA forte qui finance la protection sociale alors que les charges sur les salaires sont abaissées considérablement.
Répondre
C
Trump a proposé à l'Union de cesser tout protectionnisme. Où est la réponse des européens prétendument favorable au libre échange?<br /> <br /> Trump n'a pas raison de dire que l'Amérique gendarme du monde a un prix?
C
"Ses promesses de protectionnisme"<br /> <br /> Quelles sont ces promesses "protectionnistes"? Dans ses discours ou bien dans l'interprétation de ses discours?<br /> <br /> " sont souvent contre-productives quand il ne doit pas capituler en rase-campagne"<br /> <br /> Quand ça?<br /> <br /> Et surtout, qui fait mieux que Trump? Qui a autre chose à proposer?<br /> <br /> Le libre commerce c'est super quand les règles sont respectées; est-ce que la Chine respecte les règles?<br /> <br /> Est-ce que l'Amérique doit jouer au "gendarme du monde"? Avec quelle stratégie? En soutenant qui contre qui? En fournissant des armes à quels groupes? En choisissant ses alliés selon quels critères?<br /> <br /> Beaucoup d'Américains ne veulent plus venir en aide à des combattants au MO simplement parce qu'ils ne sont pas sûr de qui fait quoi et qui va profiter de l'aide. C'est parce qu'ils partent du principe que personne n'y comprend rien dans ces conflits que des Américains ont voté Trump pour se désengager de conflits où aucun combatant n'a de valeurs clairement alignées sur celle des USA. Ce n'est pas de l'isolationnisme doctrinaire ni absolu, mais un rejet des engagements militaires à la stratégie incertaine, pour soutenir des alliés de circonstances qui sont juste un peu moins anti-Américains et anti-Occident que les ennemis du moment. D'ailleurs pour un "isolationniste" on ne peut pas dire que Donald Trump soit allé vite et fort sur le retrait des troupes au MO!
Répondre
C
Encore pire, les "régulateurs" (aka fouteurs de m.) de "l'Europe" soit-disant "libérale" (le machin qui cherche apparemment à devenir l'URSS bis) veulent qu'en plus des voitures on fabrique des CAMIONS électriques!<br /> <br /> Mais ces mêmes ahuris qui fixent des cibles d'émissions (de conduite) de CO2 complètement délirantes (donc les constructeurs vont tricher) :<br /> <br /> - ne voient pas que le diesel qu'ils dénigrent émet bien MOINS de CO2 pour une puissance égale<br /> - ne voient pas qu'ils poussent à la complexification et à la fragilisation des moteurs<br /> - que des moteurs complexes bourrés de capteurs et de boucles de rétroaction sont plus chers, plus difficiles à réparer, moins robustes<br /> - que ces moteurs seront moins de temps sur les routes<br /> - qu'il faut énormément d'énergie pour fabriquer un camion<br /> - qu'il est rationnel de vouloir rentabiliser l'énergie qu'on a mis dans la fabrication en utilisant un bien le plus longtemps possible<br /> - qu'avec leurs normes débiles ils augmentent le coût, l'énergie nécessaire (le premier est fonction du second) pour fabriquer des moteurs, des voitures, des camions et diminuent leur durée de vie (à qualité de fabrication égale)<br /> <br /> Comme disait Nigel Farage, la plupart (*) des élus du parlement européen n'ont jamais fait un vrai métier, et donc ils n'ont aucune notion de ce qui est faisable, réaliste, utile, coûteux... ni de qui supportera les coûts.<br /> <br /> (*) la presse s'est moquée de lui en citant des contre-exemples, parce que la presse ignore que quelques contre exemples ne suffit PAS à réfuter une affirmation commençant par "la plupart", parce que les journaleux n'ont pas connaissance des concepts les plus élémentaire de la logique ni même de la grammaire.
Répondre
C
Je vois que ce billet est daté du 28 décembre. Pourtant je suis sûr d'avoir consulté ce blog hier sans l'avoir vu! <br /> <br /> (Ce n'est pas la première fois que je remarque que parfois les billets mettent du temps pour apparaître.)
Répondre