Une République à bout de souffle
Le mouvement des gilets jaunes ne s'essouffle guère en ce début d'année. Nous en sommes à l'Acte 9 ce Samedi et même si le nombre de manifestants a pu baisser par rapport au plus haut de la contestation, il reste encore une forte mobilisation dans toute la France. J'ai pris mes distances avec ce mouvement que j'approuvais en grande partie au départ, car les premières revendications d'une France qui bossait et s'en pouvait plus d'être taxée à tous les niveaux s'est transformé en un brouhaha contestataire agglomérant des revendications de plus en plus gauchistes et parfois loufoques.
Je ne pense pas que la démission d'Emmanuel Macron ou même la dissolution de l'assemblée nationale changera grand chose à la crise politique que nous connaissons. Les sondages montrent d'ailleurs que le parti au pouvoir pourrait très bien garder la majorité absolue lors de législatives anticipées, vu que l'opposition à part le RN est en miettes! J'ai demandé la démission d'Emmanuel Macron sur des points précis qui n'ont rien à voir avec les appels de gilets jaunes en pleine dérive pour qui il serait responsable de tous leurs malheurs. Ma colère était lié à la politique écologique qui n'est pas forcément dénoncée par la contestation actuelle, sans doute parce que les gens n'analysent pas suffisamment les sommes effarantes consacrées à une gigantesque imposture; le Tartuffe Nicolas Hulot restant au somment dans les sondages d'opinion.
Mais il y a bien convergence entre mes idées et les slogans des gilets jaunes sur la nécessité d'en finir avec une bonne partie des institutions qui sont aujourd'hui totalement discréditées. Le Grand Débat National voulu par Emmanuel Macron n'a finalement fait qu'accroître ce sentiment de dégoût face à cette hypertrophie des structures étatiques où peut trouver des quantités de personnes grassement payées pour ne rien faire, ou presque. L'affaire Chantal Jouanno est ainsi dévastatrice pour la crédibilité des institutions puisque cette dame pleine de qualités devait organiser le débat sur le terrain, avec comme thème principal la demande d'une amélioration du pouvoir d'achat et de plus de justice sociale. On a découvert que l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy touchait 14 666 € brut mensuels en tant que Président de la Commission Nationale du Débat Public, un machin de 22 pingouins sans doute pas davantage bénévoles, nommés on ne sait comment, dont j'ignorais totalement l'existence et dont j'ignore après de nombreux clics sur internet ce qu'elle a vraiment produit depuis sa création en 1995. Chantal Jouanno y a été nommée en Mars 2018, sans doute en remerciement de son soutien à Emmanuel Macron.
Il y a quand même un gros malaise lorsque cette personne sans doute inconsciente de ses responsabilités refuse finalement un travail parce que jugeant la publication de son salaire dommageable pour sa crédibilité. A quoi va-t-elle occuper ses journées, désormais? La décence aurait voulu qu'elle demande soit à voir son salaire revu à la baisse ou alors à carrément démissionner de ses fonctions et inviter les 21 crétins payés à rien f.... à faire de même. Combien sont-ils au niveau national, tous ces servis de la ripoublique, membres d'un comité Théodule, d'un haut conseil pompeux, parfois en cumul avec d'autres fonctions, grassement payés, disposants de multiples avantages, n'ayant aucune obligation de résultat et sans doute pas la moindre utilité. L'équipe Macron semble avancer vers le choix de Jean-Paul Delevoye, président du CESE encore plus ruineux et tout aussi inutile, pour remplacer Mme Jouanno à la tête du Grand Débat National. C'est donc qu'ils n'ont apparemment toujours rien compris à la crise actuelle!
Si le mouvement des Gilets Jaunes peut avoir une issue positive, c'est bien en débouchant sur une remise en cause à tous les niveaux des avantages indus payés par l'argent public. J'ai déjà évoqué ce sujet maintes fois avec un chiffre des dépenses publiques ou sociales injustifiées qui se rapproche de plus en plus des 100 milliards par an. Et, avant de s'attaquer aux petits fonctionnaires qui attendent "sans s'en faire que l'heure de la retraite sonne", il est plus que nécessaire de passer un gros coup de karcher sur les strates hiérarchiques supérieures! A ce sujet, il est tout à fait légitime de revoir aussi les avantages des anciens Présidents de la République qui coûtent chaque année, et chacun plusieurs millions d'€ avec des frais de moins en moins justifiés. J'espère et pense que Nicolas Sarkozy ne serait pas hostile à une remise à plat des avantages dont il bénéficie, si cette fois-ci la loi prévue ne cherche pas à s'attaquer à lui en particulier (comme cela a été tenté sous le quinquennat précédent) mais à tous ceux qui doivent être mis à contribution pour que notre pays soit un peu plus fier de ses élites!