Les Sanctionneurs Sanctionnés

Publié le par Le Monde de Bestfriend

Il y a quelques semaines, les élections européennes s'annonçaient comme une épreuve pleine de risques pour le pouvoir en place. Après avoir bien résisté, la cote de popularité de Nicolas Sarkozy subissait une nouvelle dépression, partagée par une bonne partie de la classe politique; malgré un rebond de la bourse, la crise continuait de s'amplifier surtout au niveau social avec une succession de licenciements massifs, et le faible taux de participation annoncé pouvait faciliter comme le 21 Avril 2002 l'envolée d'un vote protestataire.

D'ailleurs le mot d'ordre d'une bonne partie de l'opposition était de sanctionner le gouvernement et encore davantage un chef de l'Etat qui n'aurait toujours pas compris que le capitalisme était à liquider, qui aurait donné des milliards aux banques, qui continuerait à envoyer des chèques de plusieurs milliers d'Euros aux plus grandes fortunes de France.

Sauf que, et cela a déjà constaté une certaine surprise, les sondages ont commencé à prévoir un score honorable pour l'UMP, un chiffre déjà médiocre pour le PS et pas extraordinaire pour le Modem.

Tiens, le président du Modem qui se veut le champion de l'antisarkozysme s'est insurgé contre des instituts de sondages qui selon lui étaient manipulés par l'Elysée. François Bayrou ne s'est pas arrêté là :
Lors du seul grand débat organisé avant ces élections qui ne passionnaient pas les foules, François Bayrou s'en est pris violemment à Daniel Cohn Bendit, chef de fil d'une liste hétéroclite mais unie d'écologistes, en l'accusant d'être en collusion avec Nicolas Sarkozy. M.Bayrou en citant quelques mots sortis de leur contexte essayait de prouver à la France entière que Dany Le Rouge entretenait une relation coupable avec le chef de l'Etat.
Qualifié de "minable" par un Cohn Bendit resté très digne, François Bayrou en rajouta une couche en évoquant les confessions écrites de son interlocuteur sur des expériences pas très morales avec des jeunes enfants.

Voilà donc où a mené la sarkophobie obsessionnelle de François Bayrou.
Durant des mois, alors qu'idéologiquement il n'est guère éloigné du pouvoir actuel, François Bayrou et ses amis ont accumulé les attaques d'une rare violence verbale à l'encontre de Nicolas Sarkozy. L'hebdommadaire Marianne qui soutient presque officiellement le Modem semble incapable depuis le début 2007 de faire la une sur autre chose qu'une attaque directe ou indirecte envers Nicolas Sarkozy (voir article précédent). Jean-François Kahn créateur de cet hebdo, était d'ailleurs tête de liste du Modem pour la circonscription de l'Est de la France.

Ce sont bien eux les grands perdants de ces élections, bien davantage encore qu'un Parti Socialiste dont on sait depuis belle lurette qu'il ne faut plus rien en attendre. Pire encore, les sondages qui suivent les européennes en rajoutent une couche avec une chute de 15% de la popularité de François Bayrou, qui se retrouve ainsi "Ségolenisé" à moins de 30% d'opinions positives. On pourra dire que les 2 principaux concurrents de Nicolas Sarkozy en 2007 ont été pris à leur propre jeu, à force de forcer le trait de la critique jusqu'à en arriver au ridicule, et à un sectarisme qui voudrait qu'un Cohn-Bendit couche, en plus des enfants, avec le locataire de l'Elysée.

Saluons tout de même la réaction enfin empreinte d'humilité de François Bayrou après le désastre, reconnaissant avoir été le seul responsabe de l'échec du Modem. Humilité qui ne semble pas gagner Jean-François Kahn qui sur les plateaux laissait Bayrou endosser seul la responsabilité de l'échec, et prétendait que Cohn-Bendit leur devait tout, eux qui avaient tracé une 3e voie entre l'UMP et le PS !!
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